La preuve ! Je l’ai saisie ! Ici, juste à la pointe du cœur ! Graine de sénévé qui porte en germe de Vérité Un arbre immense ! L’Arbre de tous les arbres ! Ni d’Orient, ni d’Occident, Ni du Midi, ni du Septentrion Ni du Nadîr, ni du Zénith ! Arbre du Centre, Arbre de l’Univers, Racine du Souvenir, ramure des Connaissances ! Sur chacune de ses feuilles, Il a écrit un verset de sa Parole inépuisée ! Souhoufi Ibrahima ! Feuillets d’Ibrahim ! Tradition première à jamais préservée ! Parole multiple et unique à la fois ! Alif, lam, mîm ! ا ل م ! Unité, Descente du Verbe, Miséricorde pour les mondes ! Yā, sin ! ي س ! Celui qui préserve, Paix immense ! Préservation de la Nature première ! Tā, hā ! ط ه ! Purification, guidance ! De l’Unique émane un verbe continu, fleuve de tendresse pour les créatures, Par la vertu des noms de l’invocation, Il conserve à chaque être sa forme primordiale, Il purifie et dépouille les écorces et les oripeaux, Il est le flambeau des routes nocturnes et le phare des navigations océanes. Par Lui tout est écrit sur la Table des Secrets, Nul ne l’atteint par le regard, mais Il atteint tous les cœurs ! En Lui, le retour des âmes bien nées et le refuge des esseulés ! En Lui, l’Amour natif et la giration des amants éperdus ! En Lui, le Livre des livres marqué du sceau de la Certitude absolue.
L’Homme véritable est présent au dedans de tout être, en son juste milieu, Couvert par le Ciel immense, comme un dais au-dessus de l’empereur, Porté par la Terre des quatre horizons, comme un roi en son palais… De l’un à l’autre, il court parcourant l’Arbre du Vivant, Axis mundi, Dans sa course ascendante, il détruit les scories du vieux monde, Dans sa course descendante, il répand la pluie et coagule les créatures nouvelles, Car à sa cime, l’Arbre se nomme figuier de l’effacement et de la dissolution universelle, Et à sa racine, il revêt les vertus de l’olivier de la subsistance en Lui et de la multiplicité. En s’élevant dans la ramure, l’Homme alchimique se nourrit de l’Esprit, dissolvant l’inutile et l’épais, En s’abaissant, il cristallise les effluves et la sagesse du Ciel. Parvenu au sommet, il a signé l’extinction de son âme focalisée alors dans la nukta, Circonscrite dans le point de la lettre nūn comme le calame en son encrier… Ayant posé le pied au dernier échelon de l’échelle, il rassemble les âmes pures sous le manteau de la Miséricorde éternelle.
Si tu dis de lui : “Voici l’Homme Juste!”, son nom est Adam, l’Homme de tous les hommes, Car ce nom contient l’alif ا de l’humanité verticale, le dal د des formes animales et végétales et le mîm م des gemmes minérales Dans sa dextre, affleure la rosée des bénédictions purifiantes Et dans gauche, il tient la clé des quatres vents, Il est le gardien des voies et des sentiers, son regard embrasse les six horizons Et rien ne peut s’affranchir de son ordre car il est ce monde et tout ce qu’il contient.
Lumière et feu dans la poitrine, Vois comme tournent les planètes Dans le ciel du Vivant qui ne meurt pas ! J’ai marché le long du fleuve de lumière, Ne crois pas qu’il inonde notre Terre Où qu’il abreuve notre Ciel, Cette eau coule en ton sein ! Cesse de voir et tu verras ! Cesse de lire et tu liras ! Cesse de parler, écoute Son Silence ! Ne cherche plus, Il t’a trouvé ! Le moindre instant de ta vie A été créé pour Lui ! Ne cherche plus, laisse-toi porter Comme Moïse dans son tabut… Sur le Nil de la Certitude infinie !
Que si marchent mes pieds dans la boue de ce monde, Mon coeur navigue sur les eaux de Sa Sagesse, Que lorsque brûle ma peau et se consume mon âme, La pluie du Souvenir vient irriguer mon être, Et que je suis ce que je suis Car Il est ce qu’Il est Et que rien ne saurait Lui être soustrait En ce qu’Il est ce que nous sommes
… Tu plonges dans la nuit de ton âme… … Si ce monde s’éloigne, surgit la lettre verticale ا, D’un trait de calame, elle signe sur sur ton feuillet cordial Son ipséité absolue, A l’instant même, suivent deux lettres verticales ل qui signent la descente de Son Ange et de Son Livre Suivies d’une ronde ه, Miséricorde pour les mondes en leur devenir et achèvement.
Si tu les assembles en un souffle cordial, tu recevras le Nom ineffable de Sa Présence invisible الله.
Abaisse ton âme et élève ton cœur ! Lors tes lèvres s’empliront de «Lui, Il est Lui» هوهو!
Lors, au feu du souvenir, les larmes perleront à tes paupières pour adoucir ta peine d’être séparé dans Son Absence.
Et tu sauras que cette absence est le vêtement de Sa Présence.
Car Il est Celui qui est et ne se dévoile sauf à le voir dans les replis des créatures.
Car Il est Celui qui garde le silence mais qui te parle par Ses Noms.
Car Il est Lui sans commencement, Car Il est Lui sans fin, Car Il est Lui sans lieu pour le cerner, Car Il est le retour et la fin de l’exil.*
*Waridat inspirations wird récitation Clarté envoyé. فَمَن يُرِدِ اللّهُ أَن يَهْدِيَهُ يَشْرَحْ صَدْرَهُ لِلإِسْلاَمِ وَمَن يُرِدْ أَن يُضِلَّهُ يَجْعَلْ صَدْرَهُ ضَيِّقًا حَرَجًا كَأَنَّمَا يَصَّعَّدُ فِي السَّمَاء كَذَلِكَ يَجْعَلُ اللّهُ الرِّجْسَ عَلَى الَّذِينَ لاَ يُؤْمِنُونَ «Et puis, quiconque Allah veut guider, Il lui ouvre la poitrine à l’Islam. Et quiconque Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et gênée, comme s’il s’efforçait de monter au ciel. Ainsi Allah inflige Sa punition à ceux qui ne croient pas.»
Éloge de la nouvelle Pâque Souviens-toi de ton père Ibrahim ! Souviens-toi de l’ordre divin ! Souviens-toi de l’obéissance ! Souviens-toi du bois et du feu ! Souviens-toi des monts de Morija ! Quand la nuit t’environne de ses voiles Et que le jour s’éloigne à l’horizon de ta vie ! Sans le souvenir, vaine est la vie ללא זיכרון, לשווא הוא החיים Sine memoria, vita est in vanum بدون الذاكرة ، عبث هو الحياة
Gloire à Isa’aq qui s’enquiert de l’agneau ! Gloire au fils qui chemine avec son père ! Gloire à l’enfant qui s’allonge sur l’autel ! Gloire à l’innocent qui se livre au couteau ! Gloire au sacrifié qui laisse filer sa propre vie ! Souviens-toi d’Isa’aq au jour de ton jugement ! Souviens-toi d’Isa’aq au jour de ton effacement ! Souviens-toi des signes de l’Éternel זכור את הסימנים של נצחי Memento signa aeterni Domini تذكر آيات الله الأزلي
Il y a un dehors et un dedans ! Il y a du visible et de l’invisible ! Un enfant va mourir mais la vie lui est rendue ! Un bélier est vivant… jusqu’à la substitution ! L’obéissance est le Secret de la Pâque ! Souviens-toi d’Ibrahim au jour du destin ! Souviens-toi de l’Ange au jour de la renaissance ! Souviens-toi du Verdoyant, ce qui se voit n’est pas ce qui est זוכר את מוריק , מה שנראה הוא לא מה שהוא Memento, Viridis, quae videtur, non est quid est تذكر الأخضر ، ما ينظر إليه ليس ما هو
Souviens-toi de Moïse et d’Israïl au sortir de Misr ! Souviens-toi de l’Alliance nouvelle de l’Éternel ! Car il te faut ceindre ta conscience intime Et couvrir tes pieds en signe d’abandon De ce monde et de l’autre ! Saisis ton bâton et conserve l’axiale ! Que l’azyme soit ta nourriture pour sept jours accomplis ! l’Égypte est un exil, Canaan est un exil, seul l’Éternel est ta patrie מצרים היא גולה, כנען הוא גולה, רק ה ‘הוא המולדת שלך Aegypti est exsilium, Canaane est exsilium, solus aeternus Dominus est patria tua مصر منفى ، كنعان منفى ، وحده الله هي بلدك
Voici venu le temps de la Pâque nouvelle Qui sacralise ta maison par son linteau ! Que l’Éternel passe au-dessus des demeures ! Qu’Il épargne les tiens et sacrifie les leurs ! Aux sept premiers jours de la fête, Ajoute quatorze jours sans pain levé Afin que règne la verticale de l’Éternel. Sa miséricorde embrasse toutes choses הרחמים שלו מחבקים את כל הדברים Misericordia Sua complectitur omnia res رحمته وَسِعَتْ كُلَّ شَىْءٍ
Oratio Paschae Je suis l’Alliance ancienne et la nouvelle ! Je suis la Révélation primordiale descendue sur l’homini primordiali ! Je suis la loi de ce monde de l’autre ! Je suis le jeûne des corps, l’occultation des âmes et l’allégresse des cœurs ! Je suis l’allégeance et la preuve !
Éloge du buisson ardent Ô Buisson de la Parole infinie! L’Eternel a de Sa main planté ta semence Sur le Mont de la pureté ineffable. Et dans le coeur intime de ta graine, il a enfermé l’étincelle de l’Esprit Saint Afin que jaillisse au jour dit le feu de la guidance prophétique ! Et que s’allume comme un phare dans la nuit la Lumière de Son Verbe… La Parole est un feu jaillissant au milieu des ténèbres המילה היא אש שמתפוצצת בחושך verbum est ignem salientem in medio nocte الكلمة نار تنفجر في وسط الظلام
Ô Buisson de la Parole unitive ! Tu es l’image terrestre du Trône céleste, Le siège béni du Livre éternel. Le Mont Horeb où plongent tes racines Est l’axis des mondes et l’échelle de Jacob, Voie verticale de la transfusion des injonctions divine, Station de la Table gardée pour ce monde, arche de granit inaltérable de la loi immémoriale. La Loi s’inscrit dans la pierre pour ordonner ce monde החוק כתוב באבן כדי לסדר את העולם הזה quod Lex in lapide scripta est, ut statuat eum mundum الناموس مكتوب في الحجر لترتيب هذا ادنيا
Ô Buisson, phare de la Prophétie ! Ta lumière est le signe que Moïse attendait. Mais son âme ne savait rien des ruses de l’Eternel. Son âme plonge dans les méandres de la perplexité Car ton feu brûle et ne consume pas ! Moïse cherche un angle de vue discriminant… Mais « JE SUIS » a perçu son pas de côté… L’oeil de l’Eternel voit au delà de toute vision. עין האל רואה מעבר לכל העיניים. oculus domini videt ultra tota visione إن عين الرب ترى ما وراء كل أنظار.
Ô Buisson, porte parole de « Celui qui est » ! « Ô Moïse, berger des âmes ! Approche de ton Seigneur ! Ôte ta sandale de ton pied droit et dépouille le mondes des plaines verdoyantes ! Ôte ta sandale de ton pied gauche et renonce au mondes des falaises verticales ! Viens à moi, nus pieds puisque les apparences ne te trompent plus Et que tes connaissances plus ne voilent Ma Parole Qui dès cet instant devient pour toi une Terre Sacrée ! La voix de l’Eternel résonne en tout lieu. קול ה ‘מהדהד בכל מקום Vox domini resonat ubique صوت الرب يدوي في كل مكان
Ô Buisson de la réponse ! « Me Voilà, Seigneur ! Je me voile le visage car si ton arbre ne brûle, Mon corps et mon âme sont d’un bois corruptible Et je crains de me consumer sans avoir porté Ton message à mon peuple ! Je crains ma faiblesse car je suis venu en ce lieu pour un tison Et me voilà écrasé par le poids de Ton Décret ! Le poids de la Parole de l’Éternel est incommensurable. משקלו של דבר ה ‘הוא לא מדיד Gravitas verbi domini sine mensura est إن ثقل كلمة الرب لا يقاس
Dumus orationem Je suis l’arbre racine du musc et de l’encens ! Je plonge au plus profond des entrailles terrestre, Jusqu’à son centre glacé et inhumain Puis, je chemine au travers de la lave et du magma Produisant le feu froid des alchimistes ! Par ma vertu, le Mont Horeb est sanctifié ! Et ne parvient à moi que le Choisi par Lui, L’Homme qui a laissé derrière lui les deux mondes ! Par ma puissance, Sa Parole est proclamée Comme un signe discriminant Qui sépare la voie droite de la sinueuse, Son Appel est un ordre pour tout l’univers Qui courbe l’échine des tyrans Et rend la liberté aux peuples enchaînés !