Le témoignage du Calame

 

calame2“Les esprits avertis n’ignorent pas qu’un auteur éloquent, un maître du langage, doit, comme un habile artisan, orner ses expressions par une pensée élevée dans une forme agréable. Il doit aussi connaître les diverses vertus des fleurs de la rhétorique et du vocabulaire, la place qui revient aux phrases et à leurs éléments ; ainsi choisira-t-il les significations qu’il jugera les plus adéquates aux circonstances et aux situations, et les révèlera-t-il à travers le vêtement des mots, par la perfection de la construction et la distinction de la pensée.”

Muhyi ad-Dîn Ibn ‘Arabî – La profession de foi (Tadhkirat al-khawâçç wa ahl al ikhtiçâc) – SINBAD – 1978 – Préambule, ch. 4, p. 83

4567e3a584b0b5eba2505b6fd2561da3“Où sont ces lettres isolées (au début de certaines sourates)?”, Il faut répondre : dans les obstacles qui se présentent aux souffles. C’est ce qui fait obstacle au souffle du Tout-Miséricordieux qui fait venir à l’existence contingente l’entité de la lettre ; c’est ce qui fait obstacle aux lettres qui fait venir les noms à l’existence. La « localité » des noms se situe donc dans les lettres ; la localité des lettres, ce sont les souffles ; la localité des souffles, ce sont les esprits : celle des esprits, ce sont les cœurs et celle des cœurs, c’est d’être auprès de celui qui les retourne.

Muhyi ad-Dîn Ibn ‘Arabî –Futuhat al Mekkiya – cité par Denis Grill dans « Les illuminations de la Mecque » – Spiritualités vivantes – Albin Michel – 1997 – p 196/197