LXXV


L’Homme véritable est présent au dedans de tout être, en son juste milieu,
Couvert par le Ciel immense, comme un dais au-dessus de l’empereur,
Porté par la Terre des quatre horizons, comme un roi en son palais…
De l’un à l’autre, il court parcourant l’Arbre du Vivant, Axis mundi,
Dans sa course ascendante, il détruit les scories du vieux monde,
Dans sa course descendante, il répand la pluie et coagule les créatures nouvelles,
Car à sa cime, l’Arbre se nomme figuier de l’effacement et de la dissolution universelle,
Et à sa racine, il revêt les vertus de l’olivier de la subsistance en Lui et de la multiplicité.
En s’élevant dans la ramure, l’Homme alchimique se nourrit de l’Esprit,
dissolvant l’inutile et l’épais,
En s’abaissant, il cristallise les effluves et la sagesse du Ciel.
Parvenu au sommet, il a signé l’extinction de son âme focalisée alors dans la nukta,
Circonscrite dans le point de la lettre nūn comme le calame en son encrier…
Ayant posé le pied au dernier échelon de l’échelle, il rassemble les âmes pures sous le manteau de la Miséricorde éternelle.

Si tu dis de lui : “Voici l’Homme Juste!”, son nom est Adam, l’Homme de tous les hommes,
Car ce nom contient l’alif ا de l’humanité verticale, le dal د des formes animales et végétales
et le mîm م des gemmes minérales
Dans sa dextre, affleure la rosée des bénédictions purifiantes
Et dans gauche, il tient la clé des quatres vents,
Il est le gardien des voies et des sentiers, son regard embrasse les six horizons
Et rien ne peut s’affranchir de son ordre car il est ce monde et tout ce qu’il contient.

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